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2 mai 2011 1 02 /05 /mai /2011 23:32

 

 

 

 

"Souviens-toi de Jésus-Christ, ressuscité d'entre les morts", disait un ancien cantique. Comment cela a-t'il été possible ? Cette question posée sous cent formes différentes,  comme les quatre-ving-dix neuf réponses qui lui sont régulièrement opposées par les multiples sectes hérétiques "chrétiennes"  depuis deux millénaires, et aujourd'hui, mérite d'être posée encore une fois par la simple lecture de la surprenante Annonce faite sur la bouche de Saint Yohanan dit Marcus ou Le Marteau (Saint Marc).

 

 

Au chapitre 4,

 

versets 30 à 34 :  Et il disait : « A quoi comparerons-nous le royaume de Dieu ? ou en quelle parabole le mettrons-nous ?

  1. Il est semblable à un grain de sénevé qui, lorsqu’on le sème en terre, est la plus petite de toutes les semences qu’il y ait sur la terre ;
  2. et lorsqu’on l’a semé, il monte et devient plus grand que toutes les plantes potagères, et il pousse de grandes branches, en sorte que les oiseaux du ciel peuvent nicher sous son ombre. »
  3. C’est avec de nombreuses paraboles de ce genre qu’il leur donnait l’enseignement selon qu’ils étaient capables de l’entendre ;
  4. et il ne leur parlait pas sans paraboles, mais, en particulier, il expliquait tout à ses disciples.

 

 

Observons effet en premier lieu que ni "le peuple" ni les lettrés de l'élite ne comprenait  pas les enseignements de fond  faits par Notre-Seigneur, au moyen de comparaisons et  d'énigmes, de sentences et d'aphorismes souvent complexes.

 

 

Or ces enseignements sont fondamentaux en ce sens où il sont ceux qui donnent accès à la compréhension de la communication d'une vie surnaturelle par Dieu et les hommes, et de la création nouvelle, supplémentaire, surajoutée, greffée, informante. Cette création il faut le répéter sans relâche est à comprendre, au sens métaphysique du terme,  comme celle d'un canal de communication de cette vie  transcendante, ex deo, en direction de l'humanité naturellement créée ex nihilo.

 

Les éclaircissements ont de fait été donnés aux disciples qui suivaient le Maître.  En toute hypothèse ils sont diamétralement contraire aux contours suspects du pseudo-message qu'aurait laissé Notre-Seigneur d'après les falsifications de ces mêmes sectes. Ces faussaires refabriquent le Christianisme avec un acharnemenment obsessionnel, en marge de l'enseignement de l'Eglise, et en prétendant revenir toujours plus à l'authenticité des origines. Cette escroquerie et ce délire récurrents jalonnent chaque siècle de la vie de l'Eglise et  il font florès aujourd'hui.

 

La substance de cet enseignement est sui generis;  elle porte à sa plénitude la métaphysique hébraïque contenue dans les livres du Pentateuque, des Prophètes, des Psaumes, et de multiples livres hagiographiques. Comme nous l'écrivons dans "Jésus incorrect", cette doctrine démontre l'essence ontologiquement et intelligement contemplative des Evangiles dit Synoptiques, alors que paradoxalement on prête cette nature au seul Evangile sur la bouche de Saint Jean; lequel en réalité ne semble être paradoxalement qu'un enseignement méthodologique à l'intention des Envoyés originaires de Jésus-Christ, que sont les "apôtres".  

 

Il est clair tout au long des chapitres des Evangiles, que pareil enseignement laisse absolument indifférents les lettrés d'entre les Judéens, de même que les responsables de la secte des "Séparés" (paroushim) qui campe la néo-cléricature puritaine de l'époque, et sera le fabricant de la la nouvelle religion talmudique émergeant à la fin du Premier Siècle sur les ruines du Second Temple.  

 

 

 

 

Chapitre 5, versets 35 à 43

 

       Il parlait encore, lorsqu’on vient de la maison du chef de synagogue dire : « Ta fille est morte, pourquoi importuner davantage le Maître ? »

  1. Mais Jésus, ayant surpris la parole qui venait d’être prononcée, dit au chef de synagogue : « Ne crains pas, crois seulement. »
  2. Et il ne laissa personne l’accompagner, si ce n’est Pierre, Jacques et Jean, le frère de Jacques.
  3. On arrive à la maison du chef de synagogue, et il voit du tumulte et des gens qui pleurent et poussent de grands cris.
  4. Il entre et leur dit : « Pourquoi ce tumulte et ces pleurs ? L’enfant n’est pas morte, mais elle dort. »
  5. Et ils se moquaient de lui. Mais lui, les ayant tous fait sortir, prit avec lui le père et la mère de l’enfant, et ceux qui l’accompagnaient, et il entra là où l’enfant était [étendue].
  6. Et prenant la main de l’enfant, il lui dit : « Talitha qoum, » ce qui se traduit : « Jeune fille, je te le dis, lève-toi ! »
  7. Aussitôt la jeune fille se leva et se mit à marcher ; elle avait en effet douze ans. Et aussitôt ils furent frappés de stupeur.
  8. Et il leur recommanda fortement que personne ne le sût ; puis il dit de lui donner à manger.

 

En second lieu,  remarquons que non seulement les souffrants physiques et mentaux qui paraissent avoir été légion en ce temps et spécialement en Galilée, mais l'ensemble des Judéens avaient assimilé en revanche, et en un clin d'oeil, que Notre Seigneur était un thaumaturge de génie.  Harcelé par ces nécessiteux de la santé et du réconfort, l'on voit le Le Fils de Dieu refusait à maintes reprise de se voir de quelque manière réduit  à  un magicien exceptionnel dans l'art de  guérir aujourd'hui et à être oublié demain. 

 

 

Cependant, il importe de réintroduire la distinction: ces actes de puissance bienfaisante qu'il accomplissait, de même que les actes dominant les éléments naturels, convainquaient les esprits du peuple: cela était donc nécessaire pour marquer les coeurs et les intelligences. Mais le but de Notre Seigneur n'était non seulement pas de délivrer un message humaniste parmi une cohorte de sages de l'humanité, mais il n'était pas non plus de convaincre de son caractère surhumain en quelque sorte et  de confiner le peuple dans son statut de médiocre et  et irréformalble humanité. Il devait semer le levain  surnaturel transformant la nature simplement humaine.

 

Face à cette popularité, un contraste saisissant  est offert cependant par la réaction des lettrés et des Séparés soit niant les faits, soit les méprisant,  soit les attribuant à l'influence du Shatan, de l'Ennemi de Dieu. A l'instar de l'attitude cynique et de mauvaise foi,  manipulatrice et tyrannique des soutiens de l'Etat qui  se reproduisent au fil des siècles  en toute culture et toute nation, ils ne craignent pas de diaboliser ce qu'il ne peuvent pas censurer et occulter. Ils n'hésitent pas à inverser le vrai et le faux, le bien - fait à des malades en détresse  - et le mal...L'enseignement de fond ils pouvaient le faire disparaître indirectement en s'attaquant à Notre Seigneur puis à ces Envoyés comme ils l'ont fait ensuite auprès des Empereurs romains, mais ces actes surprenants, il fallait simplement les discréditer en disqualifant leur auteur.    

 

Abstraction faite de la réception de ces actes, niée et calomniée par les dirigeants de la religion hébraïque alors en mutation

mais ayant touché les humbles et ceux qui souffrent, nous pouvons comprendre aussi par la longue relation qu'en ont donnée les Evangélistes, que Notre-Seigneur nous a laissé un enseignement précieux par eux.

D'une part, chaque malade "qui criait vers le Seigneur", représente en définitive tout homme rempli d'angoise de par sa condition humaine. Chaque homme est en partie, tour à tour, ou parfois tout à la fois, affamé, aveugle,  hystérique, sourd, paralysé,  épileptique, lépreux, agonisant ou mort parfois.

D'autre part, Notre Seigneur veut guérir son infirmité particulière du moment, mais qu'elle est l'unique condition qu'il pose inmanquablement à celui qui est au fond de l'abîme ? Il l'adjure, "aie la certitude intelligente de la vérité objective qui réside en Moi Fils de Dieu !"  
Mais cela n'est pas un message saptiential délivré parmi ceux des Socrate, Cakya Mouni, voire Freud (sic) Gandhi ou autres. Il est l'enseignement surnaturel,  qui met au jour un chose difficile à comprendre: "Si tu es,  pour l'instant, aveugle, handicapé, lépreux, mourant, c'est que tu as une vocation non pas à recevoir une guérison contingente, transitoire et relative, mais à voir, à être agissant car délivré de l'angoisse, et paisible car rassasié de vie".           

 

 

 

au chapitre 7,

  1. Les Pharisiens et des scribes venus de Jérusalem s’assemblèrent auprès de lui.
  2. Ils virent quelques-uns de ses disciples prendre leur repas avec des mains impures, c’est-à-dire non lavées ;
  3. les Pharisiens en effet et tous les Juifs ne mangent pas sans s’être lavé soigneusement les mains, gardant la tradition des anciens,
  4. et lorsqu’ils reviennent de la place publique ils ne mangent pas sans avoir pratiqué des ablutions ; ils gardent encore beaucoup d’autres observances traditionnelles : ablution des coupes, des cruches et des vases d’airain.
  5. Les Pharisiens et les scribes lui demandèrent donc : « Pourquoi vos disciples ne marchent-ils pas selon la tradition des anciens, et prennent-ils leur repas avec des mains impures ? »
  6. Il leur dit : « Isaïe a bien prophétisé sur vous, hypocrites, ainsi qu’il est écrit : Ce peuple m’honore des lèvres, mais leur cœur est loin de moi.
  7. Vain est le culte qu’ils me rendent, donnant des enseignements (qui sont) des préceptes d’hommes.
  8. Vous laissez de côté le commandement de Dieu pour vous attacher à la tradition des hommes : vous faites des ablutions de cruches et de coupes, et beaucoup d’autres choses semblables. »
  9. Et il leur dit : « Vous avez bel et bien annulé le commandement de Dieu pour observer votre tradition !
  10. Car Moïse a dit : Honore ton père et ta mère ; et : Celui qui maudira son père et sa mère, qu’il soit puni de mort
  11. Mais vous, vous dites : « Si un homme dit à son père ou à sa mère : Ce dont j’aurais pu t’assister est qorban, » c’est-à-dire offrande,
  12. vous ne le laissez plus rien faire pour son père ou sa mère,
  13. anéantissant (ainsi) la parole de Dieu par la tradition que vous transmettez. Et vous faites beaucoup d’autres choses semblables. »
  14. Ayant rappelé la foule, il leur dit : « Ecoutez-moi tous, et comprenez.
  15. Rien de ce qui est hors de l’homme et qui entre dans l’homme ne peut le souiller ; mais ce qui sort de l’homme, voilà ce qui souille l’homme.
  16. Si quelqu’un a des oreilles pour entendre, qu’il entende ! »
  17. Lorsqu’il fut entré dans une maison, loin de la foule, ses disciples l’interrogèrent sur la parabole.
  18. Il leur dit : « Ainsi, vous aussi, vous êtes sans intelligence ? Ne comprenez-vous pas que tout ce qui du dehors entre dans l’homme ne peut le souiller,
  19. parce que cela n’entre pas dans son cœur, mais (va) dans le ventre, et sort pour le lieu secret. » (Ainsi) il déclarait purs tous les aliments.
  20. Et il disait : « Ce qui sort de l’homme, voilà ce qui souille l’homme.
  21. Car c’est du dedans, du cœur des hommes, que sortent les pensées mauvaises : fornication, vols, meurtres,
  22. adultères, avarice, méchancetés, fraude, libertinage, envie, blasphème, orgueil, déraison.
  23. Toutes ces choses mauvaises sortent du dedans et souillent l’homme. »

 

En troisième lieu,  ses ennemis étant venus en délégation de Ieroushalaïm à kefar Nahum, ils lui reprochent l'inobservation par  ses disciples des ablutions rituelles. En cette matière qui semblerait de prime abord secondaire  en tant que "pratique" matérielle, Notre Seigneur va dénoncer non seulement la religion humaine de ses opposants, mais surtout la fausse métaphysique qui sous-tend cette religion fabriquée par le pré-talmudisme; et de façon parallèle,  et telle la lumière chassant les ténèbres païennes sans cesse renaissantes, il va proclamer l' accomplissement de la Religion révélée ; et  il va  attester le fondement intelligible de cet accomplissement à savoir la métaphysique de Sa Révélation, qui elle est en continuité parfaite avec celle de l'Ancienne Alliance. Ce qui illustre une fois de plus la contradiction paradoxale qui l'oppose à la religion et à la philosophique talmudique. Le monde naturel n'est pas impur, il est bon pour l'homme. Quand ce dernier en fait usage et notamment l'absorbe sous forme de nourriture, il le met à profit pour demeurer en vie et alimenter jusqu'à son psychisme  (le nefesh) . Notre Seigneur précise que c'est l'homme lui-même se purifie  de surcroît de ces choses végétales ou animales, bonnes en soi, par ce passage et l'évacuation dans sa propre vie biologique  ("le ventre"). Au contraire, l'impureté participe du domaine de la morale, donc du domaine spécifique du "neshama":  de la  conscience et de la  raison. C'est là que l'homme fabrique prioprio motu l'impureté, l'altération introduite dans la création naturelle. 

 

 

chapitre 8, versets 11 et 12 (traduction par Claude Tresmontant)

 

Et alors ils sont sortis les perouschim et ils ont commencé à le chercher et ils lui ont demandé un signe venant des cieux pour le mettre à l'épreuve

et alors il a gémi dans son esprit et il a dit, pourquoi donc cette génération-ci demande-t'elle (pour elle) un signe 

amèn je vous le dis s'il est jamais donné à cette génération un signe

 

En quatrième lieu, ses adversaires viennent donc à la rescousse. Conformément à leur nouvelle version de la religion hébraique réelle, qui est assise sur la Norme éthique et sur la la Prophétie ontologique, ils défient  ce nabi incorrect, qui les concurrence sur leur propre  terrain de la  Norme orale, en démontrant la seule puissance qui leur plait. Si cet oint divin doit les gouverner et régner sur la terre, alors il doit au minimum commander de manière grandiose et indubitable aux éléments naturels!        

 

 

 

Toutes ces réactions attestent abondemment que les pharisiens avaient largement commencé à  revêtir d'une apparence "hébraïque"  la religion païenne sur le plan métaphysique et qu'ils allaient bientôt faire triompher l'herméneutique sapientiale au coeur de cette nouvelle religion en dissolvant sa substantialité ontologique initiale.

 

Enseignement métaphysique réaliste et concret,  guérisons des hommes en détresse, culte ontologiquement et surnaturellement moral; par là "quoi à vous à à moi?"  ; c'est cette antique objection hébraïque, que semble formuler de la sorte Notre Seigneur, à ses ennemis, philosophiquement sceptiques, matérialistes pratiques,  et paganisés!     

 

 

 

Jean CHAUDIERE.

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