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16 novembre 2012 5 16 /11 /novembre /2012 21:16

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(Suite du § IV)

 D) L'aridité mentale est le véritable symptôme du contact surnaturel certain avec Dieu                         

Si le Chrétien a compris, comme son Baptême l'y invite, les tenants et aboutissants réels de sa foi, il devient alors un débutant dans la prière. Il est dès lors empli d'enthousiasme, de joie, parfois de gratitude particulière. Cependant les illusions sont immenses chez le commençant: illusions sur sa véritable faiblesse psychologique et morale, sur l'authentique mystère du Bon Dieu, et de la Sainte-Trinité, et singulièrement sur la vraie consistance de l'amour surnaturel, et donc sur le caractère de la prière. 

Un incommensurable oubli signe en quelque sorte sa témérité de chrétien contemplatif : la nécessité impérieuse de l'opiniâtreté qui ne doit rien moins que métamorphoser, par le truchement de l'habitude acquise par l'habitude et la fidelité,  l'inconstance, la frivolité, l'égoïsme et la superficialité de son esprit et donc de sa foi, sous l'aspect pyschologique de celle-ci, en un moi maîtrisé, volontaire, généreux et pénétré de la profondeur du contact surnaturel qui l'unit à Dieu.

En termes abstraits, Saint Jean de La Croix exprime l'attitude à laquelle le contemplatif doit aboutir: un regard simple sur la Vérité. C'est-à-dire, l'esprit doit s'appliquer à rester calme, alors que toutes ses facultés sont presque à révolte, ou du moins battent la campagne, et vouloir faire  simplement plaisir à Dieu pour le temps qui lui est ainsi offert coûte que coûte. Cet acte de persévérance continuellement renouvelé dans l'aridité démontre à lui seul que le sentiment de dégoût, de sècheresse, d'ennui, de pesanteur provient de l'oeuvre de Dieu.

Comment cela est-il possible, si Dieu est si bon ? est-on tenté de répliquer. Voici la réponse du petit catéchisme:  

Par cette épreuve Dieu a en vue de délivrer l’âme des enfantillages de la sensibilité pour la transporter sur le terrain plus solide et plus pur de la volonté. Ne trouvant plus aucune pâture pour sa vie spirituelle dans les belles représentations et les douces émotions de naguère (quand tout allait bien), l’âme se voit contrainte de s’agripper avec la volonté aux exercices de foi et d’amour. Comme tel est le bon plaisir divin, l’œuvre de la grâce se conjugue avec l’effort de l’âme. Indubitablement celle-ci fera de grands progrès dans sa vie spirituelle. L’aridité envoyée par le Seigneur, outre son cachet d’épreuve, est donc une grâce très précieuse à laquelle l’âme, loin de se décourager, cherchera à correspondre généreusement.

 

V. LA PRIERE EST  une HABITUATION 

A LA PRESENCE DE DIEU  

 

Chez le Chrétien qui possède une pratique assez constante et ancienne de la prière catholique, il devient assez aisé de se mettre en "état d'oraison" en "entretien affectueux", et même en quelques dix secondes. Après par exemple avoir contemplé le crucifix ou une image de la Sainte Vierge, ou apres avoir saisi son chapelet, il imagine rapidement une représentation physique d'une scène évangélique et quelques secondes après admire la profondeur de telle formule du Notre-Pater, ou de l'Ave, ou du Credo. Aussitôt le contact surnaturel est établi, et son âme se trouve connectée sur Dieu, et il le sait en toute certitude. Ensuite il lui appartient de prolonger cette attention comme il a été expliqué dans les points développés supra.  

1. L'oraison catholique est en réalité l'école de la présence de Dieu. Elle est un exercice,

et non pas la simple expérience analogue aux autres expériences de la religiosité humaine, comme on l'enseigne si souvent hélas depuis cinquante ans.  

La présence de Dieu est un exercice de la vie spirituelle destiné à nous maintenir en contact avec Dieu dans nos diverses occupations quotidiennes. C’est en quelque sorte une oraison mentale qui se prolonge durant la journée toute entière. Comme l’oraison mentale, elle se compose de deux éléments : pensée et affection. Il s’agit en effet de penser à Dieu et de tenir son cœur orienté vers Lui 

 

Il s'agit en effet ici non pas de maîtriser par la volonté toutes ses facultés, comme c'est le cas dans le temps d'oraison qui est exclusivement dévolu à cet exercice, mais simplement d'orienter, au départ, son  affection vers Dieu. C'est l'attention affectueuse qui compte ici. De fait, la pensée et a fortiori l'intelligence sont axés sur l'occupation prosaïque du moment. Seule la volonté peut nous pousser à donner à NSJC, le travail, l'occupation, le loisir, le moment de joie de chaque heure du jour, en lesquels notre pensée, intelligence, imagination ou mémoire sont impliquées.       

Cela se concrétise au milieu et durant ces multiples et diverses occupations quotidiennes, en un ou deux mots adressés au Bon Dieu, en une invocation, une parole de remerciement,de confiance etc...Cependant ces gestes contemplatifs supposent des pratiques.

- La pratique de la présence de Dieu externe:

Elle consiste à nous servir d’un objet extérieur à nous pour penser souvent au Seigneur. Un crucifix que nous portons toujours avec nous, en le mettant devant nous pendant le travail, en le baisant, en le vénérant, maintiendra vif en nous le souvenir de Notre-Seigneur Jésus-Christ et nous fournira l’occasion de lui parler affectueusement. De même encore le souvenir de la présence eucharistique (...) et à laquelle nous revenons sans cesse par la pensée peut nous aider beaucoup à nous tenir en contact avec Dieu et à nous inciter à converser avec lui. Il en va de même pour les images pieuses, etc.

- la pratique de la présence de Dieu imaginative:

 Cette pratique consiste à nous représenter par l’imagination que le Seigneur, Notre Dame ou quelque saint est très près de nous et nous accompagne partout ; nous cherchons à nous adresser à eux par de brèves paroles toutes spontanées ou par l’un des divers exercices affectifs auxquels nous avons fait allusion ci-dessus. Toutes les personnes ne pratiquent pas cependant avec succès ce genre d’exercice de la présence de Dieu qui requiert une imagination vive et une maîtrise complète sur cette faculté

Or cette représentation imaginative est bien véritable:

Si la sainte Humanité du Christ ou Notre-Dame ou les saints ne nous sont pas présents physiquement, ils sont toutefois moralement présents, du fait que les saints et Notre-Dame nous voient dans l’essence divine qu’ils contemplent et sont ainsi en relation avec nous et parce que l’Humanité du Christ exerce sur nous une influence même physique dans la communication de la grâce. Cette relation « spirituelle », nous pouvons fort bien nous la « représenter » en nous figurant être dans la compagnie du Seigneur et des saints.

- La pratique de la présence de Dieu intellectuelle:

 est celle par laquelle nous rappelons à l’esprit le souvenir de Dieu au moyen d’une pensée de foi. L’âme se souvient par exemple

de la présence continuelle de la Très Sainte Trinité en elle et cherche à plaire aux hôtes divins ; ou bien elle considère que

ses devoirs sont pour elle la manifestation de la volonté divine et elle s’unit constamment à ce bon plaisir divin ; avec la lumière surnaturelle elle « voit » que

toutes les circonstances de sa vie sont disposées par la Providence et elle répète à son Père céleste : « Je suis contente de tout » ; ou encore,

sachant que Dieu la regarde toujours, elle cherche à faire chaque chose de la manière qui peut la rendre plus agréable aux yeux du Très-Haut, etc

 Toutes ces pratiques peuvent être utilisées, et peuvent l'être à tout moment des activités de la journée. Tout doit être occasion de remerciments et d'offrance:  le repas (le benedicite en est la forme ritualisée) les récréations et le repos!

 

JEAN CHAUDIERE octobre 2012 (c) TOUS DROITS RESERVES

A SUIVRE.

 

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5 novembre 2012 1 05 /11 /novembre /2012 11:42

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(suite du § IV)

                       C) LES DISTRACTIONS INVOLONTAIRES INEVITABLES: L ARIDITE 

 

                      1. Les distractions deviennent douloureuses. Elles forment l'apanage des temps d'aridité spirituelle qui sont le droit commun en quelque sorte de la contemplation catholique. En effet les distractions sont inévitables

à cause de leur spontanéité. Surtout quand une âme éprouve de la difficulté à fixer son attention, les distractions intérieures peuvent être fort envahissantes, insistantes, ennuyeuses. Cette peine à fixer l’attention dérive parfois d’une cause accidentelle. Elle peut aussi provenir d’une disposition habituelle, comme dans le cas de certains tempéraments très mobiles. Si l’âme continue néanmoins à éprouver du déplaisir à se voir distraite et fait son possible pour demeurer attentive à Dieu, ces distractions douloureuses, loin de lui nuire, se transforment pour elle en instrument de purification morale et sont une occasion de mérite surnaturel.                                                 

              Ainsi donc, si en raison paradoxalement de la fidélité à la prière et à l'opiniâtreté aux rendez-vous de l'entretien affectueux, les distractions s'aggravent,

si l'esprit connait de plus en plus la sécheresse; il peine à réfléchir durant la méditation, et même à former une représentation imaginaire;  

ne reçoit que de moins en moins d'éclaircissements spirituels instantanés dans l'entretien affectueux;

a de la peine à demeurer dans cet entretien, une fois qu'il y est entré, 

Alors, il doit réagir psychologiquement ainsi:

Il doit persévérer (acte de volonté) comme s'il n'avait pas quitté les premières "demeures" de l'entretien affectueux où les diverses étapes et le dialogue semblait se dérouler avec aisance.

Il doit surtout neutraliser en quelque sorte les tendances de l'imagination et de la mémoire, et éventuellement de l'intelligence si elle inclinait à retourner et à se renfermer dans des raisonnements spéculatifs.

Pour ce faire, elle doit comme nous l'avons dit plus haut, alimenter la représentation imaginaire et la méditation, en reprenant par un acte de volonté, les rênes de la mémoire, de l'imagination et de la conscience, et revenir aux trois stades préparatoires de l'entretien affectueux: lecture,  méditation imaginaire, médiation intellectuelle.         

               2. L'aridité psychologique peut donc être définie de la façon suivante:

        L’aridité est la suppression du réconfort que l’âme sent souvent dans la vie spirituelle, surtout dans les premiers temps qui suivent sa conversion à une vie meilleure. L’âme qui prend conscience qu’elle possède une vie spirituelle plus intense en éprouve en effet une certaine joie, car c’est une loi psychologique que l’homme se réjouit quand il se sait posséder un grand bien. La vie spirituelle intense ne consiste cependant pas dans ce réconfort et ne l’exige même pas. Aussi bien, peut-elle exister et se développer en dehors de toute consolation parce que la dévotion véritable consiste uniquement dans la promptitude de la volonté au service de Dieu.

 

         ...Si le réconfort disparaît dans l’âme, mais si la résolution de se donner tout au Seigneur subsiste dans la volonté, loin d’être un mal, l’aridité pourra être l’occasion de bien. Si au contraire l’aridité dérive de l’affaiblissement de la volonté, elle marque un recul dans la vie spirituelle.  

         3. Dès lors, lorsque l'aridité  est subie,  l'on observe que le contact psychologique conscient se dégrade entre Dieu et l'âme: les sentiments de plaisir, de bonheur, de joie s'estompent et se raréfient. L'attention est de plus en plus difficile non seulement dans l'entretien, mais dans la méditation préalable, et même dans la formation des représentations imaginaires préalables.  Néanmoins, à l'instar des distractions en général, l'état d'aridité spirituelle peut être coupable ou au contraire révéler une marche de sainteté. L'aridité est coupable lorsque le fidèle      

           se donne à la recherche des petites satisfactions humaines, n’est plus fidèle à l’invitation du Seigneur, mais perd sa ferveur primitive et demeure avec une volonté affaiblie. Mais plus infidèle encore est l’âme qui tombe dans la tiédeur en commettant délibérément des péchés véniels. Il est naturel qu’une telle âme ne peut exprimer avec force son amour au Seigneur. 

        L'état d'aridité peut être involontaire, et en ce cas il suffit de se référer à ce qui a été dit au sujet des distractions involontaires. Enfin l'état d'aridité peut être voulu par le Bon Dieu. A cet stade plus avancé de la vie de prière,  il convient alors renoncer à la représentation imaginaire et à la méditation. Alors que par zèle et scrupule, elle se croit souvent obligée de le faire.

A SUIVRE  

JEAN CHAUDIERE (c)

Tous droits réservés

 

 

                         

              

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4 novembre 2012 7 04 /11 /novembre /2012 21:02

 

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 suite

 

IV  -   DANS LA PRIERE  :  LE CONTACT SURNATUREL

ET LE CONTACT PSYCHOLOGIQUE 

 

             Nous avons rappelé en quoi consistaient les outils psychologiques mis en oeuvre par la prière, face à la finalité de cette dernière qui ne se résoud rien moins qu'à contempler Dieu. Et nous avons décrit la méthode permettant de parvenir à ce but, en nous appesantissant sur les points essentiels. Aux termes de cette description, le processus de l'oraison apparait  de manière pratique et concrète en tant qu'action psychologique, tout en constituant une action d'ordre surnaturel. Elle participe de cet ordre, puisque sa raison d'être n'est pas psychologique, elle est une réponse à la Révélation, douée de modalités spécifiques par rapport à d'autres activités spirituelles ou mentales. Mais un point particulier du déroulement de l'entretient affectueux doit nous fournir l'occasion de mettre en exergue le rapport régnant entre l'aspect surnaturel et l'aspect psychologique de la prière.

Il s'agit des distractions qui surviennent soient volontairement soient involontairement.

 

           A) La distraction volontaire consiste dans l’introduction voulue ou dans l’admission consentie de pensées qui font dévier notre intelligence de l’objet divin dont elle est occupée. En se distrayant volontairement, l’âme suspend ou tout au moins interrompt l’oraison. Si elle le fait sans un motif suffisant, elle se rend en outre coupable d’irrévérence envers le Seigneur. Plutôt qu’une difficulté, la distraction volontaire dans l’oraison constitue donc une  infidélité   

L'activité psychologique de la distraction volontaire met en jeu, sans doute originellement le défaut d'attention, puis le défaillance de la volonté, puis une volonté contraire. Elle détourne notre attention, notre conscience, notre intelligence (cependant non spéculative comme on l'a vu). 

La rupture du contact psychologique implique la rupture du contact surnaturel qui est fondé sur l'attestation de la certitude intelligible en la réalité objective de la présence transcendante de Dieu en notre âme, - qui correspond  sur le plan psychologique, à la représentation intellectuelle de la présence de Dieu dans l'entretien affectueux.                                                                                                                             

           B) Si au contraire la pensée inopportune qui se présente à l’esprit n’est pas acceptée, la distraction est dite involontaire.

           Les distractions involontaires consistent d'une part dans celles qui sont extérieures, comme provenant de l'impression de sens. Il suffit pour les prévenir de prier devant un véritable Saint-Sacrement, ou retiré au calme chez soi, les yeux fermés, ou ouvert sur le livre qu'on a lu au commencement, ou sur un objet de piété.

En revanche la distrations involontaire intérieure   

           dérive de la spontanéité des tendances naturelles qui sont le fond intime de notre être. Elles se manifestent par la facile apparition d’images et de pensées qui ont rapport aux choses que nous aimons ou que nous craignons. Quand notre attention est fixée sur l’objet de notre considération, ce monde intérieur lié à ces tendances spontanées demeure plus ou moins dans l’obscurité, mais, dès que la force de l’attention diminue, il tend à se faire sentir. Alors apparaissent dans notre conscience des pensées et des souvenirs qui peuvent même contraster beaucoup avec l’acte de l’oraison que nous sommes en train d'accomplir.     

                

                                                              

            Les réactions seront les suivantes, en ordre croissant par rapport à la gravité de la distraction: 

1. Réappliquer son attention s sur Dieu lui-même, au moyen d'un simple acte verbal de foi et de charité;

2.  A défaut d'efficacité réelle, reporter son attention sur l'objet de la méditation, en réactivant en conséquence l'intelligence;

3. En cas encore de nouvelle difficulté à prolonger la méditation, il faut recourir de nouveau à la représentation imaginaire, puis de là, poursuivre dans la même méditation.

 

            Or lorsques ces distractions sont combattues,  - ce qui ne signifie pas qu'elles le seraient de manière  aisément victorieuse, -  alors il faut bien comprendre que le contact surnaturel est maintenu, entre l'âme et la Sainte Trinité qui l'inhabite. Le contact actualisé de cette inhabitation qui continue toujours en puissance lorsque l'âme est exempte de péché mortel, est maintenu. L'entretien affectueux se poursuit sur le plan surnaturel, car les divagations de la pensée ou des images mentales ne possèdent pas la faculté de l'altèrer et de l'interrompre; il importe de bien se pénétrer de l'idée cet entretien est d'une nature surnaturelle, et s'exécute dans le domaine surnaturel.  

            Dès lors, si le contact surnaturel est normalement uni à la conscience, comme il doit l'est en théorie,  et doit l'être selon la volonté, il persiste durant ces intervalles d'inattention involontaires.  

 

JEAN CHAUDIERE (c) (octobre 2012)

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A suivre.        

 

 

 

 

 

 

                                             

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4 novembre 2012 7 04 /11 /novembre /2012 20:21

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C.  L ENTRETIEN AFFECTUEUX                                                                                                                            

Mais la représentation imaginaire et la réflexion n'étaient, et ne seront lorsqu'elles devront être réitérées si l'entretien affectueux se trouve interrompu, que des moyens pour parvenir à ce but qui forme la définition exacte de la prière  catholique:  l'entretien affectueux.                               

Il peut commencer dès que l’âme a fait naître en elle-même la vive conviction qu’elle doit répondre par l’amour à l’amour de Dieu pour elle. Tout dépend donc de la facilité avec laquelle une âme se met dans cette nécessaire disposition. Cette facilité peut s’acquérir par la pratique.

 

 L’âme exprime surtout à Dieu sa volonté de l’aimer et de lui montrer son amour : prenant son motif d’un mystère particulier, elle s’y reportera de mille manières et le colloque revêtira ainsi les formes les plus variées. Notez que l’âme peut exprimer son amour non seulement à la Très Sainte Trinité, mais aussi à Jésus ; il lui est aussi loisible de parler affectueusement aux saints.

Cependant, si nous avons souligné l'activité psychologique qui était en jeu, il convient encore de préciser ce qu'il se passe concrètement durant cet entretien. Paroles vocales, paroles non verbales, silence "en présence", ...reviendront à intervalles réguliers afin que la certitude d'être en présence du Bon Dieu reste intacte. Ce temps de certitude siliencieuse donnera lieu à des réponses de Dieu, un dialogue va se nouer, puis de nouvelles paroles, ou de nouveaux sentiments doivent être exprimées de nouveau afin que  soit maintenu le contact entre nous et Lui, et afin que la certitude d'être spécialement regardé face à face, entendu, écouté, reste vive. Donc  il a lieu:      

               avec des paroles prononcées vocalement ; mais nous pouvons encore le faire d’une manière purement « intérieure », c’est-à-dire avec des expressions du cœur ou de la volonté. Ces expressions peuvent être brèves et se succéder avec une certaine fréquence ou bien se prolonger quelque peu, en ne se répétant qu’à intervalles assez longs ; l’âme peut même encore se contenter de tenir affectueusement compagnie à Dieu.

Ensuite, l'on peut légitimement s'interroger sur la consistance des réponses de Dieu dans cet entretien. Il s'agira par exemple  d'une compréhension plus ou moins subite de tel point de la vie divine, de son enseignement concret et non plus discursif, de l'action présente que nous sommes appelé à exécuter, etc...    

 Il répond à l’âme en lui envoyant des grâces de lumière et d’amour au moyen desquelles l’âme comprend mieux les voies de Dieu et se sent plus grandement enflammée à y entrer avec générosité. Ecouter consiste donc pour l’âme à accepter ces grâces et à s’y arrêter en cherchant d’en profiter.

Nous faisons attention à ces réponses. Nous les contemplons, nous contemplons Dieu. Nous nous sommes extraits du cadre imaginaire qui nous a aidé, et nous de réfléchissons plus sur la transcendance divine, et sur les limites de notre intelligence face à sa vérité. Maintenant nous sommes dans l'entretien de contempation pur et simple. Notre âme :

      se contente de faire attention d’une manière générale au mystère qu’elle est arrivé à mieux comprendre au moyen de la méditation ou même elle regarde simplement Jésus ou le Père céleste avec qui elle parle.

       Dans ce simple regard se vérifie la notion traditionnelle de la « contemplation » (simple regard qui pénètre dans la vérité). Et comme dans le colloque Dieu a coutume de communiquer à l’âme sa lumière, également sous cet aspect se vérifie en quelque manière dans cet entretien ce qui est dans un sens plus plénier le propre de la véritable contemplation, à savoir une infusion de lumière céleste. 

L'essentiel de la prière doit être consacré progressivement à cet entretien affectueux simplement contemplatif, et remplacer ainsi la méditation, et les représentations imaginaires, qui ne pouront cependant jamais être abandonnées.      

JEAN CHAUDIERE  (c) (octobre 2012)

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31 octobre 2012 3 31 /10 /octobre /2012 12:21

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IV. LES TROIS PILIERS DE LA METHODE

Après avoir passé en revue l'ensemble de la méthode, il importe de revenir sur trois éléments essentiels de celle-ci,  afin de bien comprendre le fonctionnement et l'efficacité de ce qui constitue le processus opérationnel de l'oraison mentale.

Ce sont l'activité imaginaire, les réflexions, et le dialogue d'affection.     

     

A.  Les représentations imaginaires 

La réprésentation est une activité psychique quasi-spontanée que l'on veut se mettre en prière : Si l'on décide de prier de manière catholique, alors presque instantanément notre esprit va rechercher une image,

soit dans la mémoire, - directement issue de la lecture que l'on aura entreprise au préalable comme nous avons dit plus haut, soit dans la perception de l'objet dont l'aura pris la peine de se rapprocher: un crucifix, une statuette de Notre-Dame, une image représentant l'Humanité de NSJC, le chapelet, etc.  

C’est une activité de l’imagination avec laquelle nous formons « au-dedans de nous », c’est-à-dire sans avoir les objets présents, une espèce de tableau ou de représentation du mystère que nous voulons méditer ou, selon les cas, des objets sensibles par lesquels notre réflexion s’élève à Dieu.

       Son but est de rendre plus facile le travail de la réflexion qui s’appuie naturellement sur les représentations de l’imagination. Il est en effet facile de penser à la flagellation devant une image. Celle-ci offre l’avantage de fixer en quelque manière la « fantaisie » qui, sans un objet sur quoi se poser, divague facilement, alors qu’une certaine stabilité de la connaissance imaginative aide celle de la connaissance intellectuelle

Elle n'est pas absolument indispensable mais très utile. Elle n'a pas à être parfaite ;  cette activité doit être modulée en fonction des goûts et capacités imaginatives personnelles;  enfin, il n'est pas nécessaire de s'appesantir sur elle. La règle est de conserver à l'esprit qu'elle ne constitue qu'un moyen permettant la réflexion. 

              Cette utilité est évidente quand il s’agit de considérer la vie du Christ ou des saints. Même dans la considération des mystères les plus abstraits, par exemple les attributs divins, l’intelligence peut partir des choses sensibles représentées par l’imagination. Il nous est ainsi loisible de nous élever des beautés de la nature jusqu’à Dieu, beauté suprême.

 

B. LA REFLEXION

 

De même que la représentation imaginaire se présente à la conscience de façon spontanée, la réflexion va s'enchaîner à cette représentation de manière presque mécanique. La moindre expérience de la prière le démontre immédiatement. L'on a campé imaginairement une scène où l'on s'est intégré comme un des disciples anonymes quelconques qui suivaient NSJC, assis parmi eux, faisant face à Lui, le contemplant en train d'enseigner la parabole que nous venons de lire de manière approfondie; et aussitôt nous notre intelligence est interpelée par le simple fait que Sa personne physique qui est face à nous est Dieu Lui-même ! Et nous voilà plongé dans une réflexion intellectuelle devant cette réalité qui serait incroyable si précisément nous n'étions pas comme nous le sommes précisément physiquement, par la pensée imaginaire, face à Lui. 

Cependant comme lors de l'étape précédente de la représentation imaginaire, la réflexion ne doit pas être poursuivie longtemps.    

       La réflexion est le premier des éléments directement constitutifs de la méditation, laquelle consiste en un certain travail discursif de l’intelligence. Il reste toutefois acquis que même cet élément doit être subordonné au suivant, c’est-à-dire à la conversation affectueuse avec Dieu, qui doit trouver dans la méditation son fondement et son stimulant.

         Sa subordination à la conversation affectueuse indique qu’il doit seulement durer autant qu’il suffit pour conduire l’âme à cette conversation, c’est-à-dire jusqu’à ce qu’il produise dans l’âme la conviction profonde qu’elle est aimée de Dieu et invitée à l’aimer en retour.

La réflexion doit donc être l'activité auxiliaire, et transitoire et plus exactement périodique, de l'intelligence nous permettant d'accomplir concrètement, et de façon réitérée dans le temps, l'acte de certitude intelligente que nous avons évoquée.

Mais elle doit être renouvelée inlassablement, parce que si la réflexion effectuée par l'intelligence a fourni à l'âme l'occasion de poser l'acte de certitude intelligente, il importe encore plus que la volonté de maintenir dans la durée, et renouveler l'acte de certitude, soit mise en oeuvre, de façon habituelle. Il faut y revenir dès que le besoin s'en fera sentir. 

 

       Nous tomberions cependant dans l’erreur si nous croyions pouvoir interrompre ou mettre de côté la réflexion dès que nous sentons quelque pieuse affection, laquelle pourrait s’évanouir soudain en nous laissant dans le vide ; il faut au contraire insister jusqu’à ce que la volonté se soit sûrement mise en branle au point de pouvoir rester au moins quelque temps dans son attitude affectueuse

Un exemple de réflexion donné par Sainte Thérèse :

       elle conseille dans la méditation de la Passion de Jésus de considérer : « Qui souffre ? Que souffre-t-il ? Pourquoi ? Avec quelles dispositions ? »

 

JEAN CHAUDIERE (C) octobre 2012

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31 octobre 2012 3 31 /10 /octobre /2012 10:07

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 ne femme revêtue du soleil, la lune sous ses pieds, et une couronne de douze étoiles sur la tête. (Apo 12,1)

SUITE de la méthode  

 

   D. UN ENTRETIEN AFFECTUEUX.  

 

    Le "colloque affecteux" forme la quatrième partie de l'oraison. Le passage de la méditation à  cet affectueux entretien et à ce tendre dialogue aura lieu

 

"d’une manière toute spontanée.

En faisant des réflexions personnelles en présence de Dieu et en voyant plus clairement grâces à elles combien ce Dieu nous aime, l’âme se sent facilement poussée à Lui dire à son tour des paroles d’amour.

Il arrive souvent que les réflexions qu’elle se faisait d’abord elle-même, elle les continue pendant quelque temps en adressant la parole au Seigneur et cela lui sert à prendre une conscience plus vive de son amour pour nous.

Finalement l’âme laisse toute considération pour s’abandonner pleinement à l’exercice de l’amour et à sa manifestation, en d’autres termes elle passe au colloque affectueux.

Dans ce colloque, l’âme dit et répète de mille manières à Dieu qu’elle L’aime, qu’elle désire L’aimer davantage, qu’elle désire Lui prouver son amour."

 

      L'affectueux entretien constitue la partie spécifique de l'oraison. Il doit en occuper la plus grande partie du temps.  C'est ce dialogue intime qui est l'essence même de la prière catholique. C'est par cette action sui generis et unique, que le Chrétien accepte de façon véritable, authentique, c'est-à-dire selon des termes analogiques, de façon "pure, technique, scientifique", le don que lui fait Dieu. Lorsque le Chrétien reçoit l'absolution et surtout lorsqu'il communie, il accepte, il reçoit  - par ces actes surnaturels que sont les sacrements, de manière substantielle la Vie divine communiquée donnée par participation par Dieu,  il est infusé, effusé et diffiusé par la Sainte Trinité.     

     Cette communication faite au Chrétien en état de grâce est substantielle, automatique, indépendante des opérations psychologiques qu'il effectue en dehors de l'acte de foi qu'il attestera devant le prêtre. L'action est invisible, non sensible, non spéculative.

     Néanmoins elle n'a pas lieu chez le Chrétien au sein de son "âme", d'un esprit désincarné de son "corps" et surtout de sa psychologie, et de sa vie prosaïquement humaine, bien au contraire. Il ne s'agit pas d'une opération de supra-conscience, de supra-intellectualité, de concentration du subconscient, de connexion méthodique avec l'inconscient collectif, en un mot d'auto-hypnose.   

     La communication de la Vie divine doit être assumée par chacune des facultés psychologiques;  elle doit être prise en compte par le Chrétien, dans sa personnalité propre, et dans son existence quotidienne. Pour ce faire, le Chrétien doit pratiquer, il doit pratiquer une méthode, il doit pratiquer une méthode appivoisant le don substantiellement surnaturel que lui octroie Dieu. Cet apprivoisement a lieu par l'éducation de ses facultés à cet entretien affecteux,  à l'exercice persévérant et opinîatre de cet entretien, afin qu'il puisse en recueillir les prémices.    

 

       C'est pourquoi, le petit catéchisme de l'oraison mentale enseigne que l'entretien affectueux

   "Il a une très grande importance et il est la partie centrale de l’oraison. En lui se réalise directement le concept que sainte Thérèse avait de l’oraison mentale qui consiste en une conversation intime avec le Seigneur, pour répondre à son amour pour nous."

 

       E. Les trois dernières parties de l'oraison mentale 

       Les trois dernières parties ou actes de l’oraison, à savoir : l’action de grâces, l’offrande et la demande, servent à prolonger plus facilement notre conversation affectueuse avec le Seigneur. Elles ne sont rien d’autre en effet que des actes affectueux plus déterminés, des manières variées de manifester notre amour.

          Elles sont facultatives. Elles n'apportent pas de lumières particulières à la définition authentique de l'oraison.

 

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III. -   UNE METHODE  D'AJUSTEMENT 

 

Si le but inavoué de l'être humain est d'être capturé par Dieu, "arrendo a cielo" (Ste Thérèse), alors il doit discipliner sa psychologie afin que celle-ci puisse apprivoiser un ravisseur aussi désiré que puissant.   

Les conditions de possibilités théologiques de la prière sont certes éclairantes et remplies de promesses. Mais du même coup, elles nous font toucher du doigt les exigences qu'elle implique dans la réalisation concrète de ce rapt, de cette amitié  indicible entre Dieu Notre Père et Son enfant.  Les disciples de Sainte Thérèse d'Avila et de Saint Jean de La Croix ont élaboré une méthode d'oraison, qui analyse cette dernière en sept parties.

 

Les deux premières parties en forment la porte d'entrée.

           A. La préparation

            Elle  consiste à répondre au fait que l'oraison est une

            conversation intime avec le Seigneur dans laquelle nous Lui parlons spécialement d’amour en répondant à son invitation à l’aimer.  

 En conséquence la préparation est un exercice d'attention, une simple concentration de l'esprit, se rapprochant du Seigneur,  afin de pouvoir  Le regarder  face à face.  

             La préparation doit servir à nous mettre bien près du Seigneur. On ne peut en effet parler intimement avec une personne si l’on n’est pas près d’elle. Nous devrons donc nous mettre dans la présence de Dieu avec une foi vive [certitude de la présence] et dans l’humble attitude d’une âme qui se reconnaît fille de Dieu. 

 

             B. La lecture [spirituelle

              De par notre expérience personnelle, nous considérons personnellement que la voie royale consiste en la matière consiste dans la lecture des Evangiles, puisqu'ils nous donnent l'accès direct sur le Divin Maître. La meilleure méthode est la lecture systématique et quotidienne d'un épisode évangélique, lecture faite méthodiquement page après page. Les épisodes correspondront donc, et cela  au fil des pages, soit au récit entier d'une parabole,  soit à un dialogue du Seigneur,  soit à une partie d'un discours,  soit au récit d'un miracle,  soit à quelques aphorismes...

               Cependant la méthode carmélitaine évoque toute lecture spirituelle: Nouveau Testament, Psaumes, Bible, etc, mais aussi Vie de Saints, Traité dogmatique, Livres de piété, etc...Toujours est il que le motif est le suivant :

La lecture sert à nous fournir un sujet pour la conversation affectueuse avec le Seigneur, conversation qui peut se nourrir de la considération de tous les mystères de la foi et des dons et grâces reçus de Dieu par nous : en tout cela se manifeste l’amour de Dieu pour nous. Mais puisqu’il n’est pas possible de parler chaque fois de tous ces arguments ensemble, nous pouvons choisir par la lecture le sujet dont nous voulons nous occuper pour le moment et rendre plus facile notre considération en suivant les explications et les réflexions du livre

               C. La méditation.

               La matière essentielle de l'oraison, sa troisième partie, est constituée par la méditation du texte. Cette méditation consiste à occuper sa pensée en débutant ,  par exemple de:  

 

- une réflexion sur, par exemple encore, certains aspects rédactionnels du texte qui ont un accent de vérité historique qui touche notre discernement les choses [le jugement];  

- une réflexion, même de caractère philosophique, sur les implications spéculatives ou éthiques de telle ou telle parabole ou de tel aphorisme de NSJC [la raison];

Et cela, dans un but intellectuel qui vise à l'augmentation de la certitude objective [l'intelligence éclairant la volonté] que nous avons été créés uniquement pour répondre à la Volonté de Dieu que vous avons évoquée plus haut:

       "Le but intellectuel est de mieux se rendre compte de l’amour de Dieu pour nous, amour qui se manifeste dans le mystère ou dans le don divin que nous considérons et ainsi nous convaincre toujours plus de l’appel d’amour adressé par Dieu à notre âme."

- Mais encore d'un autre côté,  à fixer son attention, alternativement, ou successivement, ou même cumulativement,  sur certaines représentations imaginaires [l'imagination] provisoires que l'on peut se faire de  la personne de Notre Seigneur, qui ont été retirées du texte présentement lu;   

- ou aussi bien sur  la remémoration de certains épisodes de Sa vie, [la mémoire] et dont on aura lu le récit quelques jours auparavant, et sur lesquels on jettera peut-être un regard plus pénétrant à la lumière de la présente lecture... 

 

Ces opérations mentales où le sentiment voire l'émotion entrent en jeu sont effectuées dans un but affectif, qui est parallèle et complémentaire au but intellectuel. Elles ont pour fin de véritablement habituer  [faculté d'habitude] notre âme au don de soi, et à l'amour de volonté [volonté] à l'endroit de Dieu.

         "Le but affectif consiste à mouvoir la volonté à l’exercice de l’amour et à sa manifestation, en répondant à l’invitation divine. La méditation apparaît donc comme la préparation immédiate à la conversation affectueuse avec le Seigneur."

Ces réflexions et sentiments multiples et variés permettent dès lors à l'esprit d'entamer, de nourrir, de prolonger et de soutenir la méditation proprement dite,  au moyen donc des diverses factultés,  une concentration profonde de la pensée [faculté de l'attention] sur Dieu Notre Père.

JEAN CHAUDIERE (C) octobre 2012

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30 octobre 2012 2 30 /10 /octobre /2012 19:29

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II. Sous le rapport théologique :  le défi de voir Dieu   

 

La prière procède  donc d'une activité mentale analogue à celle relative à une conversation ordinaire que toute personne peut entretenir avec une personne aimée d'elle, et qui l'aime plus encore. 

 

1. Néanmoins ce partenaire n'est rien moins que Dieu. Et de surcroît il est fondamental de préciser de quel Dieu l'on parle. Contrairement à l'invraisemblable fourre-tout d'idées, de sentiments, de rêves, que recouvrent la variété des acceptions du terme "Dieu", il ne s'agit, pour faire court que de Dieu défini par l'Eglise Catholique.

N'est concerné ici que Dieu défini selon la métaphysique de Saint Thomas d'Aquin, de Dieu Trinitaire défini théologiquement par Saint Augustin, de Dieu incarné en notre-Seigneur d'après l'enseignement de Saint Paul.  Et il n'est question ici que de Dieu rendu présent en l'homme au moyen des  sacrements (baptême, confirmation, confession, et Sainte Messe) donnés par l'Eglise, expliqué à l'intelligence du baptisé par le Magistère, volontairement aimé par le don psychologique de soi.

Il ne s'agit pas du Dieu façonné selon des besoins de religiosité, dans une "relation personnelle" comme le promouvait par exemple un Jacques Gaillot, où l'ego humain se borne à se mirer narcissiquement en un "être" - ou plutôt une métaphore -  moralement idéal et psychiquement réconfortant, et commodément paré de dénominations poétiques  (et d'apparence théologique)  "Père" "Jésus" "Frère"...

 

2. L'oraison est un acte. Selon le philosophe semi-moderniste Maurice Blondel, l'action est le seul véhicule permettant à deux ordres de réalité de communiquer. L'action de Dieu et l'action du fidèle priant peuvent se rencontrer.  dès lors, et cette fois en langage thomiste, Dieu peut communiquer sa Vie, de manière participée, au baptisé priant.

Puis, la prière constitue un acte d'attestation de la part du baptisé face à Dieu, et face à l'Eglise et à l'humanité. 

Ensuite elle consiste en l'attestation d'une certitude, et non pas d'une opinion, où l'intelligence a tranché et ne balance pas. Il ne s'agit pas  et encore moins d'un sentiment vague, comme le prétend un Paul Poupard qui enseigne que  "croire serait espérer en un amour"  (SIC) ni en pire d'une émotion confuse comme l'imaginent certains charismatiques ou évangéliques.   

Cette certitude porte sur l'affirmation de la réalité objective de Dieu tel qu'il est enseigné par l'Eglise Catholique, en tous ses tenants et aboutissants brièvement résumés ci-dessus.

La prière ré-actualise sans cesse donc cette certitude.

 

3. Par conséquent la prière est destinée à placer, et à faire tenir à genoux d'adoration, le fidèle face à ce Dieu caché aux yeux sensibles, aux désirs de la religiosité trop humaine, mais en face-à-face véritable, dans cet amour de volonté  tel qu'il nous est  nous est enseigné aux termes des Evangiles et permis grâce à l'Eglise Catholique.    

En effet, elle est l'unique moyen de relever en quelque sorte le défi lancé par Notre-Seigneur Jésus-Christ:  entretenir cette vie, ce "commerce d'amitié seul à seul avec Dieu on on se sait aimé"  dont parle Sainte Thérèse de Jésus, entre l'homme et Dieu Lui-même. Ajuster la faiblesse psychologique de l'homme à la Toute-Puissance de Dieu Notre Père, afin d'aboutir en une réelle conversation. Tel est bien l'enjeu de la Révélation enseignée par Notre Seigneur: nous devons L'"apprendre",  apprendre qui Il est et à travers Lui, qui est la Sainte Trinité; nous devons marcher à sa suite. Nous devons le "manger" (St Jean, ch. 6) , lui donner à manger (cf. Saint Luc, ch.17, 19)...   

C'est pourquoi, certains Chrétiens ayant donné leur vie à cette vocation, ont scruté si profondément cet enseignement, celui des Pères, et les directives du Magistère se sont retirés au désert au 16ième siècle et ont illuminé le Carmel en nous laissant des pistes pour baliser sa "montée" renouvelée, un enseignement d'une sûreté doctrinale, d'une profondeur définitive, et d'une efficacité féconde.    

 

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JEAN CHAUDIERE (C) Octobre 2012

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30 octobre 2012 2 30 /10 /octobre /2012 19:11

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VI - SA DIFFERENCE AVEC LA PRIERE NATURELLE

 

1. l'opposition de contradiction psychologique de la prière naturelle.

Il suffit de relire le commentaire que nous avons fait ci-dessus du petit catéchisme de l'oraison mentale pour que saute aux yeux l'opposition qui règne entre cette dernière et la prière naturelle.

Une définition de la prière naturelle, ou psychologique, ou non chrétienne, peut être citée ci-après:    

Tentative de communication avec des êtres surnaturels ou des  énergies métaphysiques. L'utilisation la plus commune de la prière consiste à demander l'intercession d'un être surnaturel, d'une force invisible ou d'une énergie quelconque dans l’obtention de ce qu’on désire. Cette forme de prière constitue un excellent exemple de pensée magique: la personne qui prie cherche à obtenir quelque chose en exprimant sa volonté personnelle. Certains croient qu'on peut ainsi guérir des malades, lutter contre le crime, vaincre des ennemis et gagner des parties de foot. (tiré du Site internet des Sceptiques du Québec)

Au regard de cette définition, la prière catholique est un exercice de communication avec Dieu compris selon la métaphysique réaliste - il n'est pas une "énergie" ni un énergie métaphysique"; et révélé d'après l'Ecriture Sainte expliquée de façon univoque  par l'Eglise catholique. 

Son essence est de remplir la vocation humaine  d'accomplir la destinée humaine qui s'impose à tout individu, volens nolens; elle ne consiste pas à satisfaire de manière illusoire ou auto-suggestive le désir subconscient,  narcissique, trouble,  violent, de l'homme.

La forme de prière catholique est l'antithèse de l'acte magique: la personne doit discipliner sa volonté personnelle, afin de la calquer en réalité sur celle de Dieu.  Elle ne doit cherche à obtenir que cela: l'union de volonté, malgré l'aridité humaine de l'exercice.      

  2. L'opposition de contradiction culturelle de la prière naturelle.

 La prière catholique obéit de façon intrinsèque,  dans son essence, dans sa forme,  et dans son exercice, à l'enseignement de Notre-Seigneur-Jésus-Christ.  Cet enseignement est consigné dans les Evangiles, le Nouveau Testament, dans la Bible en général, et explicité par les Pères de l'Eglise et par le Magistère des Papes, et par les Conciles.   

La prière psychologique est un exercice fondé sur les ressources de l'inconscient collectif; il est une manifestation du désir humain: de repos et d'apaisement dans une angoisse particulière, de joie en un moment singulier d'exaltation; il s'exprime alors de manière infra-intellectuelle. C'est-à-dire que l'intelligence et la volonté ne sont pas activées à titre principal, alors que l'imagination, la mémoire d'un côté, mais aussi le sentiment et l'émotion sont omniprésents.  De la méditation esthétique d'un Enrest Renan sur l'Acropole, à la transe charismatique ou chamanique se déploie toute une palette de sensations et de comportements individuels ou collectifs.

Elle peut aussi souvent être vécue par des personnes névrosées, hystériques, ou perverses. Elle s'amalgame alors à des délires paranoïaques, sensuels, et parfois criminels.

Ces facultés et le subconscients sont mis en oeuvre au moyen de représentations culturelles multiples et variées dans le temps et l'espace: des représentations esthétiques, le spectacle de la nature, des figures mythologiques, des pulsions animistes dans les forces de la nature, une sympathie particulière avec un milieu humain ou cutlurel déterminé, etc.

3. L'opposition de contradiction mystique gnostique

S'agissant du mouvement soufi, ou de l'auto-hypnose ou de l'hypnose, ou des méditations kabbalistiques ou gnostiques multiples et variées, la prière naturelle est un exercice de concentration où la factulté de l'attention est mobilisées de façon primordiale. En revanche toutes les autres facultés sont bannies: imagination, mémoire, intelligence; c'est pourquoi il s'agit de la prière d'un mode supra-intellectuel.   

La méditation supra-intellectuelle est fondée sur la métaphysique  d'origine aristotéli-néo-platonicienne, de type acosmique,  pan-enthéiste et non pas panthéiste, en vertu de laquelle toute chose émanée ne contient pas la totalité de la chose émanatrice. Cette dernière  en son stade ultime, l'infini ou l'un, n'est donc connu que négativement, elle est une aporie; elle est le néant notamment dans la Kabbale.  Elle est nourrie par un discours dit "théologie" naturelle, négative; Elle est qualifiée d'initiation et soumise à une discipline enseignée par un maître.      

Au contraire la mystique catholique est réaliste, Saint Jean de La Croix ni les authentiques catholiques ne se fondent pas dans le divin, n'abdiquent pas leur personne, leur moi, ne jouissent pas du néant. La discipline des "sept demeures" thérésiennes aboutit à une vie unitive avec Dieu où la certitude fulgurante de 'incarnation de Notre-Seigneur Jésus Christ qui se marie avec l'âme ne donne une vision que pour attester la certitude de cette double réalité: l'Epoux et l'épouse ! En tout cas son étude, et sa pratique apporte le plus cinglant démenti à toute l'idéologie moderne prétendant la réduire à une prière naturelle, avec toutes les faiblesses de cette dernière.  Sans être des docteurs, mais en étant des acteurs héroïques, le Saint Curé d'Ars comme Saint François d'Assise sont d'aussi grands maîtres de la mystique que Saint Jean de la Croix!   

 

Conclusion.

Le terme de "prière" est un terme équivoque, tant dans le domaine de la psychologie que de celui des sciences sociales en général, et plus encore au regard de la différence des religions. La prière catholique est une activité propre au fidèle catholique. De même que la doctrine de la liturgie est la doctrine de la Foi, de même la doctrine de la prière est  inéluctablement la doctrine de la liturgie et de la foi. Si l'on apprend à connaitre la Foi, la liturgie et les grands modèles catholiques du passé comme le Saint Curé d'Ars, l'on comprend ce qu'est la prière catholique, et on mesure alors le degré de désinformation qui est pratiqué à son sujet en ce temps de délire syncrétique aussi stérile que désespérant.     

 

JEAN CHAUDIERE (C) octobre 2012

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29 septembre 2012 6 29 /09 /septembre /2012 21:47

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A titre de matière analytique de cette petite étude synthétique, nous utilisons notamment  le Petit catéchisme de la vie d 'oraison

du RP Gabriel de Saint Marie Madeleine OCD, (Editions Lethielleux 1946) (LES CITATIONS SONT REPRODUITES ET INSEREES EN GROS CARACTERES).

 

Nous limitons cette étude de la prière à sa quintessence qui est l'oraison mentale, car la prière composée 

qu'elle soit récitée extérieurement,  ou chantée, 

qu'elle soit individuelle ou collective,    

et qu'elle soit enfin privée ou liturgique et notamment lors du Saint Sacrifice de la Messe

n'est que l'expression verbale, consacrée par l'Eglise, de l'oraison mentale, à laquelle le baptême envoie chaque fidèle, qu'il le veuille ou non. L'oraison mentale met en présence deux acteurs.  

 

     SES ACTEURS.

 

    Dieu     

Il ne s'agit pas de n'importe quel Dieu, d'un Dieu philosophique sous l'une de ces infinies idées, ou du divin soi-disant ressenti, ou des multiples divinités issues de visions culturelles variées de l'humanité dans l'espace et dans le temps. C'est de la Sainte Trinité qu'il est question, et elle inhabite dans l'âme. La Trinité est le Dieu Unique révélé aux termes de l'enseignement de l'Eglise Catholique. Le Père, le Fils et le Saint-Esprit sont présents. Ceci est la source de la grâce sanctifiante dans l'âme.

Mais outre cette présence, et simultanément, le Saint Esprit octroie des dons particuliers à l'âme. Il n'existe nulle contradiction entre ces deux réalités expliquées par Saint Thomas d'Aquin. La Grâce habitant dans l'âme n'est pas la pseudo "tendance" que les néos-modernistes herméneutiques actuels imaginent y voir.  

 

    Le fidèle 

l'âme humaine est la forme,  le plan, "l'information", l'idée, le principe immanent présidant à la vie à la préservation de l'organisme humain. Par le truchement des facultés psychiques supérieures de son âme, l'homme consent par sa volonté, et acquiert l'intelligence de cette capacité d'adhésion sui generis, qui est matériellement et notamment psychologique, mais qui est formellement surnaturelle car donnée par Dieu Révélé. Cette âme devenue fidèle reçoit alors un "caractère" lors du baptême, puis de la confirmation; elle doit être en état de grâce afin de pouvoir exercer en plénitude la prière catholique, avec toute l'efficace voulu. C'est en ce sens qu'elle doit être habitée par la Grâce sanctifiante.

 

    I. -  LES INSTRUMENTS PSYCHOLOGIQUES 

DE LA CONTEMPLATION CATHOLIQUE  

 

 

 

I. La prière est une activité mobilisant les facultés d'attention, d'habitude, de mémoire, d'imagination, de jugement, d'intelligence et de volonté. Au lieu d'être une conversation avec une personne humaine:      

L’oraison est une conversation avec Dieu, dans laquelle nous lui manifestons les désirs de notre cœur. L’oraison peut être vocale ou mentale.

             Celle-ci consiste à parler « de cœur » à Dieu, non plus avec des formules préparées ou apprises de mémoire, mais d’une manière spontanée.

             Dans cette forme d’oraison nous pouvons aussi manifester à Dieu tous les désirs que nous avons dans le cœur ; d’après les enseignements de sainte Thérèse de Jésus, une âme contemplative préférera Lui dire qu’elle l’aime ou que, du moins, elle désir L’aimer.

 

II. L'oraison mentale est spécifiquement une conversation où l'on parle d'amour avec Dieu. Elle est un rendez-vous d'amour. 

 Parce que l’amour est la substance de la vie contemplative. Selon sainte Thérèse, les âmes contemplatives doivent devenir des amies intimes du Seigneur ; et l’amour, précisément, fait fleurir l’amitié et introduit dans l’intimité. En outre, sainte Thérèse veut qu’en allant à l’oraison, nous soyons convaincus que Dieu y invite à l’aimer et que nous nous y rendions pour répondre à cet appel

 

III. C'est uniquement à titre de nourriture de cette conversation amoureuse, issue de rendez-vous habituels, et faite d'attention, que la mémoire ou l'intelligence y sont convoquées.   

 

       Pour aimer Dieu, il faut penser à Lui. Toutefois la pensée de Dieu pourra varier beaucoup, selon les cas. Tantôt elle consistera en une réflexion [intelligence] quelque peu prolongée sur l’amour de Dieu pour nous, tantôt ce sera un simple souvenir [mémoire] de l’amabilité du Seigneur et de sa bonté. Par conséquent, dans l’oraison, nous pensons seulement pour aimer, pour nourrir l’amour.

 

IV.  Cependant cette conversation ne possède par pour origine, pour nature, et pour finalité l'amour sensible.  

           L’amour sensible consiste dans un sentiment qui nous porte affectueusement vers une personne et nous fait éprouver du plaisir en sa présence ou son souvenir

 

V.  Sa cause, son essence et son but consistent en un amour de volonté pour Dieu. L'oraison mentale est un exercice mettant en oeuvre principalement, la faculté de libre volonté.

          L’amour de volonté consiste à « vouloir du bien » à une personne, par libre choix et détermination de notre volonté. Puis, quand cet amour prend toute l’âme, on veut alors appartenir à la personne aimée et lui consacrer sa propre vie

        Dans la volonté réside notre liberté et c’est précisément avec elle que nous nous donnons à Dieu. Pour cette raison, Dieu demande à l’homme « le don de sa volonté ». La pleine consécration de l’homme à Dieu consiste en ce don total.

 

VI.  Néanmoins l'oraison mentale utilise l'amour sensible à titre secondaire, aléatoire:  

 

L’amour sensible est un complément d’importance fort secondaire. Du reste, il ne dépend pas de nous de l’éprouver, tandis qu’il dépend de nous d’aimer avec la volonté.

 

Mais cet amour sensible, qui paraît si extraordinaire de prime abord dans l'oraison mentale, est néanmoins précaire:

Nous le désirons pour sa douceur et parce qu’il nous apporte réconfort et consolation. Mais justement pour cela, dans l’amour sensible, nous nous cherchons souvent nous-mêmes, tandis qu’avec l’amour de volonté nous cherchons Dieu. Il supprime souvent en nous l’amour sensible pour nous faire marcher plus résolument avec la seule volonté.

 

La vocation de l'amour sensible dans l'oraison doit en fait aider l'amour de volonté à se renforcer.

       Si l’amour sensible s’y joint, au lieu d’y chercher notre plaisir, nous profiterons de son aide pour renforcer notre volonté dans son acte de se donner à Dieu. L’amour sensible venant à manquer, nous poursuivrons la route avec la volonté seule.

                     

    JEAN CHAUDIERE (C) octobre 2012

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