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16 novembre 2012 5 16 /11 /novembre /2012 21:16

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(Suite du § IV)

 D) L'aridité mentale est le véritable symptôme du contact surnaturel certain avec Dieu                         

Si le Chrétien a compris, comme son Baptême l'y invite, les tenants et aboutissants réels de sa foi, il devient alors un débutant dans la prière. Il est dès lors empli d'enthousiasme, de joie, parfois de gratitude particulière. Cependant les illusions sont immenses chez le commençant: illusions sur sa véritable faiblesse psychologique et morale, sur l'authentique mystère du Bon Dieu, et de la Sainte-Trinité, et singulièrement sur la vraie consistance de l'amour surnaturel, et donc sur le caractère de la prière. 

Un incommensurable oubli signe en quelque sorte sa témérité de chrétien contemplatif : la nécessité impérieuse de l'opiniâtreté qui ne doit rien moins que métamorphoser, par le truchement de l'habitude acquise par l'habitude et la fidelité,  l'inconstance, la frivolité, l'égoïsme et la superficialité de son esprit et donc de sa foi, sous l'aspect pyschologique de celle-ci, en un moi maîtrisé, volontaire, généreux et pénétré de la profondeur du contact surnaturel qui l'unit à Dieu.

En termes abstraits, Saint Jean de La Croix exprime l'attitude à laquelle le contemplatif doit aboutir: un regard simple sur la Vérité. C'est-à-dire, l'esprit doit s'appliquer à rester calme, alors que toutes ses facultés sont presque à révolte, ou du moins battent la campagne, et vouloir faire  simplement plaisir à Dieu pour le temps qui lui est ainsi offert coûte que coûte. Cet acte de persévérance continuellement renouvelé dans l'aridité démontre à lui seul que le sentiment de dégoût, de sècheresse, d'ennui, de pesanteur provient de l'oeuvre de Dieu.

Comment cela est-il possible, si Dieu est si bon ? est-on tenté de répliquer. Voici la réponse du petit catéchisme:  

Par cette épreuve Dieu a en vue de délivrer l’âme des enfantillages de la sensibilité pour la transporter sur le terrain plus solide et plus pur de la volonté. Ne trouvant plus aucune pâture pour sa vie spirituelle dans les belles représentations et les douces émotions de naguère (quand tout allait bien), l’âme se voit contrainte de s’agripper avec la volonté aux exercices de foi et d’amour. Comme tel est le bon plaisir divin, l’œuvre de la grâce se conjugue avec l’effort de l’âme. Indubitablement celle-ci fera de grands progrès dans sa vie spirituelle. L’aridité envoyée par le Seigneur, outre son cachet d’épreuve, est donc une grâce très précieuse à laquelle l’âme, loin de se décourager, cherchera à correspondre généreusement.

 

V. LA PRIERE EST  une HABITUATION 

A LA PRESENCE DE DIEU  

 

Chez le Chrétien qui possède une pratique assez constante et ancienne de la prière catholique, il devient assez aisé de se mettre en "état d'oraison" en "entretien affectueux", et même en quelques dix secondes. Après par exemple avoir contemplé le crucifix ou une image de la Sainte Vierge, ou apres avoir saisi son chapelet, il imagine rapidement une représentation physique d'une scène évangélique et quelques secondes après admire la profondeur de telle formule du Notre-Pater, ou de l'Ave, ou du Credo. Aussitôt le contact surnaturel est établi, et son âme se trouve connectée sur Dieu, et il le sait en toute certitude. Ensuite il lui appartient de prolonger cette attention comme il a été expliqué dans les points développés supra.  

1. L'oraison catholique est en réalité l'école de la présence de Dieu. Elle est un exercice,

et non pas la simple expérience analogue aux autres expériences de la religiosité humaine, comme on l'enseigne si souvent hélas depuis cinquante ans.  

La présence de Dieu est un exercice de la vie spirituelle destiné à nous maintenir en contact avec Dieu dans nos diverses occupations quotidiennes. C’est en quelque sorte une oraison mentale qui se prolonge durant la journée toute entière. Comme l’oraison mentale, elle se compose de deux éléments : pensée et affection. Il s’agit en effet de penser à Dieu et de tenir son cœur orienté vers Lui 

 

Il s'agit en effet ici non pas de maîtriser par la volonté toutes ses facultés, comme c'est le cas dans le temps d'oraison qui est exclusivement dévolu à cet exercice, mais simplement d'orienter, au départ, son  affection vers Dieu. C'est l'attention affectueuse qui compte ici. De fait, la pensée et a fortiori l'intelligence sont axés sur l'occupation prosaïque du moment. Seule la volonté peut nous pousser à donner à NSJC, le travail, l'occupation, le loisir, le moment de joie de chaque heure du jour, en lesquels notre pensée, intelligence, imagination ou mémoire sont impliquées.       

Cela se concrétise au milieu et durant ces multiples et diverses occupations quotidiennes, en un ou deux mots adressés au Bon Dieu, en une invocation, une parole de remerciement,de confiance etc...Cependant ces gestes contemplatifs supposent des pratiques.

- La pratique de la présence de Dieu externe:

Elle consiste à nous servir d’un objet extérieur à nous pour penser souvent au Seigneur. Un crucifix que nous portons toujours avec nous, en le mettant devant nous pendant le travail, en le baisant, en le vénérant, maintiendra vif en nous le souvenir de Notre-Seigneur Jésus-Christ et nous fournira l’occasion de lui parler affectueusement. De même encore le souvenir de la présence eucharistique (...) et à laquelle nous revenons sans cesse par la pensée peut nous aider beaucoup à nous tenir en contact avec Dieu et à nous inciter à converser avec lui. Il en va de même pour les images pieuses, etc.

- la pratique de la présence de Dieu imaginative:

 Cette pratique consiste à nous représenter par l’imagination que le Seigneur, Notre Dame ou quelque saint est très près de nous et nous accompagne partout ; nous cherchons à nous adresser à eux par de brèves paroles toutes spontanées ou par l’un des divers exercices affectifs auxquels nous avons fait allusion ci-dessus. Toutes les personnes ne pratiquent pas cependant avec succès ce genre d’exercice de la présence de Dieu qui requiert une imagination vive et une maîtrise complète sur cette faculté

Or cette représentation imaginative est bien véritable:

Si la sainte Humanité du Christ ou Notre-Dame ou les saints ne nous sont pas présents physiquement, ils sont toutefois moralement présents, du fait que les saints et Notre-Dame nous voient dans l’essence divine qu’ils contemplent et sont ainsi en relation avec nous et parce que l’Humanité du Christ exerce sur nous une influence même physique dans la communication de la grâce. Cette relation « spirituelle », nous pouvons fort bien nous la « représenter » en nous figurant être dans la compagnie du Seigneur et des saints.

- La pratique de la présence de Dieu intellectuelle:

 est celle par laquelle nous rappelons à l’esprit le souvenir de Dieu au moyen d’une pensée de foi. L’âme se souvient par exemple

de la présence continuelle de la Très Sainte Trinité en elle et cherche à plaire aux hôtes divins ; ou bien elle considère que

ses devoirs sont pour elle la manifestation de la volonté divine et elle s’unit constamment à ce bon plaisir divin ; avec la lumière surnaturelle elle « voit » que

toutes les circonstances de sa vie sont disposées par la Providence et elle répète à son Père céleste : « Je suis contente de tout » ; ou encore,

sachant que Dieu la regarde toujours, elle cherche à faire chaque chose de la manière qui peut la rendre plus agréable aux yeux du Très-Haut, etc

 Toutes ces pratiques peuvent être utilisées, et peuvent l'être à tout moment des activités de la journée. Tout doit être occasion de remerciments et d'offrance:  le repas (le benedicite en est la forme ritualisée) les récréations et le repos!

 

JEAN CHAUDIERE octobre 2012 (c) TOUS DROITS RESERVES

A SUIVRE.

 

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