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23 mars 2012 5 23 /03 /mars /2012 21:27

verset 25 : Et voici qu'un docteur de la Loi se leva, et, pour l'embarrasser, lui dit: " Maître, que dois-je faire pour posséder la vie éternelle? " 26 Il lui dit: " Qu'y a-t-il d'écrit dans la Loi? Qu'y lis-tu? " 27 Il répondit: " Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout coeur, de toute ton âme, de toute ta force et de tout ton esprit, et ton proche comme toi-même. " 28 Il lui dit: " Tu as bien répondu: fais cela et tu vivras. " 29 Mais lui, voulant se justifier, dit à Jésus: " Et qui est mon proche? " 30 Jésus reprit et dit: " Un homme descendait de Jérusalem à Jéricho; il tomba entre les mains de brigands qui, après l'avoir dépouillé et chargé de coups, s'en allèrent, le laissant à demi-mort. 31 Or, par hasard, un prêtre descendait par ce chemin; il le vit et passa outre. 32 De même un lévite aussi vint en ce lieu, le fit et passa outre. 33 Mais un Samaritain, qui était en voyage, vint près de lui, le vit et fut touché de compassion. 34 Il s'approcha, banda ses blessures, y versant de l'huile et du vin; puis il le mit sur sa propre monture, le conduisit dans une hôtellerie et prit soin de lui. 35 Le lendemain, tirant deux deniers, il les donna à l'hôtelier et lui dit: " Prends soin de lui, et ce que tu pourrais dépenser en plus, c'est moi qui te le rembourserai à mon retour. " 36 Lequel de ces trois te semble avoir été le proche de l'homme qui était tombé aux mains des brigands? " 37 Il dit: " Celui qui a pratiqué la miséricorde envers lui. " Et Jésus lui dit: " Va, toi aussi fais de même. "

 

 

La Vie éternelle, démontre qu'il s'agit d'une ontologie nouvelle qui se surajoute à la vie humaine naturelle, et non pas une simple axiologie affectant la conduite. Elle relève de la "physis" , de l'identité, de l'ontologie naturelle ET surnaturelle,  et non pas de la "nomos" , de la simple normativité  comme cela est ancré dans les esprits depuis la Réforme au 16ième siècle, sans remonter plus haut.

Notre-Seigneur Jésus-Christ répond que la porte d'entrée dans cette nouvelle

identité - il précise dans bien d'autres endroits surtout dans l'Evangile de Saint Jean, - est d'aimer Dieu. Cet "amour" de Dieu doit être réalisé du côté du fidèle avec la plénitude de tout son "coeur", c'est-à-dire de toute sa "neshama" qui est l'intelligence abstraite, de toute son "âme", c'est-à-dire de sa "nefesh" qui est toutes ses facultés psychiques, (mémoire, jugement, imagination),  de toute ta force et de tout ton esprit, qui est le "ruah" c'est-à-dire la volonté, de la conscience imprégnée de volonté.

On peut se rapporter à ce sujet à la lecture du passage du Semeur...

En outre, à cet individu qui prétend comme tous les Juifs actuels que Notre-Seigneur n'aurait  rien apporté de nouveau au talmudisme naissant de l'époque, et lui tend un piège sur le prochain qui dans sa religion est circonscrit exlusivement au prochain juif, Il répond par la comparaison du "bon samaritain".

Dans cette comparaison, l'on voit un lévy et un cohen ignorer le juif victime de l'agression, alors qu'ils auraient dû le secourir puisqu'ils sont entre juifs, et au contraire un samaritain, un hérétique, schismatique, et renégat, prendre soin du blessé. Contrairement à ce qui est sans cesse retenu de cette comparaison, ce n'est pas ce juif blessé qui serait le prochain du samaritain , lequel serait censé camper un modèle moral et  le "juif idéal" donné en modèle aux juifs de l'époque et au chrétien d'aujourd'hui.

 

Au contraire, NS JC enseigne à son interrogateur que la problématique doit porter sur le "moi", sur le sujet dont on parle et qui interroge, sur le fidèle en question: de qui, le juif blessé s'est il rendu prochain ?

Cela signifie que le problème est pris sous l'angle du concret, du singulier, du réel, du particulier. Et surtout, c'est au fidèle qui manifeste ce scrupule mystique et éthique de se placer, spontanément, de lui-même, dans le coeur de la question; il s'agit d'un défi qui lui est opposé personnellement: c 'est à lui de savoir s'il est ou devient prochain de tel ou tel homme. Et enfin, NS JC enseigne que le fidèle doit se transformer, lui en question, en prochain de tout homme, et toute personne, de tout juif, et de tout non juif ! Voila une révolution considérable.

Dès, lors, une fois cette conversion accomplie, il n'aura plus à s'interroger de manière abstraite, intellectuelle, ou idéologique sur le nombre, la qualité, ou les modalités du "prochain" auquel il se trouve confronté.

NS JC conclut en  ordonnant au juif qui le questionne d'effectuer ce retournement intérieur: rends-toi le prochain de TOUT être humain quel qu'il soit.

 

On constate qu'ainsi par cette doctrine, il apporte une réfutation cinglante à toutes les théories multiples et variées et à toutes les idéologies abstraites, chimériques et hypocrites, qui bâtissent des morales théoriques et fausses sur un "prochain" théorique, abstrait, qui serait tel ou tel immigré, chômeur, exclu particulier, de telle ou telle catégorie, de telle époque et de tel lieu...Ces abstractions servant à échafauder des idéologies  aussi  totalitaires que mystificatrices.  

 

Et enfin nous terminerons par une dernière considération: cette doctrine concrète, réaliste, sincère,  si elle affranchit des dérives idéologiques, ne forme  pas non plus, elle-même pas une  abstraite morale du devoir. Cet amour du prochain, c'est-à-dire c'est amour que nous devons à tout homme, en tant que c'est nous, qui  sommes le prochain de tout homme, 

découle du fait que nous aimerons Dieu par toutes nos facultés humaines et psychiques, et que de cette façon, nous comprendrons avec intelligence, nous constaterons, et nous ressentirons que nous sommes de façon nouvelle et authentique les prochains de tout homme !

 

Voilà encore une fois souligné l'immense vérité où s'enracine cet "amour" chrétien si méconnu et falsifié aujourd'hui encore...

 

JEAN CHAUDIERE.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 
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commentaires

C
voir mon blog(fermaton.over-blog.com)
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J
<br /> <br /> Bonjour Clovis Simard!<br /> <br /> <br /> J'ai visité votre blogue Fermaton.<br /> <br /> <br /> Si j'en ai bien compris l'esprit, il représenterait une apologétique actualisée à ce jour<br /> <br /> <br /> de la métaphysique pythagoricienne.<br /> <br /> <br /> Celle-ci est fort différente de la métaphysique thomiste inspirée de ce grand savant qu'était<br /> <br /> <br /> Aristote.<br /> <br /> <br /> Pour ce dernier,  l'esprit pense la chose au moyen d'un symbole, le langage, qui lui donnc  donne réellement accès à la chose, même si selon lui l'esprit ne saurait pas<br /> exactement en quel sens cette chose existe.<br /> <br /> <br /> Pour Pythagore, l'esprit penserait la chose au moyen d'un symbole , le nombre - donc les mathématiques - , émanant uniquement de l'esprit, et l'efficacité de cette pensée de la chose prouverait<br /> que la chose serait en dernière analyse d'essence mathématique.<br /> <br /> <br /> En tout état de cause, l'aporie de l'existence, réelle mais énigmatique,  de la chose soulevée par Aristote a été résolue par Saint Thomas d'Aquin, au moyen de l'affirmation de<br /> l'existence en soi de l'être en tant qu'être.<br /> <br /> <br /> Nonobstant le fait que cette affirmation est fondée sur une initiative historique consignée dans la Bible,  (cf. "je suis Celui qui suis", Ex.3) elle constitue pour le<br /> moins un principe premier.<br /> <br /> <br /> Et en tant que principe premier métaphysique,  non démontré mais qui démontre tous les autres, elle revêt pour le moins, autant de valeur que les principes premiers métaphysiques<br /> concurrents, au premier chef desquels, l'on peut ranger celui de Pythagore:<br /> <br /> <br /> "les choses sont des nombres".<br /> <br /> <br /> Je vous remercie par avance de vos futures observations.<br /> <br /> <br /> Jean CHAUDIERE.<br /> <br /> <br /> <br />